Retour discret

*Pousse la petite porte du refuge et entre très discrètement, l’endroit est désert, le temps semble suspendu*

Melween a le frisson. Revenir après une si longue absence en ce lieu chargé de rires, de fêtes, de bonne humeur la terrifie.
Comment les semi-hommes, ou ce qu’il en reste, vont-ils l’accueillir si elle prend la décision de se montrer ?…
Cette question la taraude depuis qu’elle a rencontré cet homme, un peu bourru et qui sent fort la transpiration, qui lui a parlé d’une livraison à faire au Poney Fringant pour Prosper. Pourquoi ne pas profiter de l’invitation de cet homme et de son attelage pour rentrer chez elle ?

*Melween continue d’avancer dans la maison, laissant glisser sa main sur le mur, comme si elle voulait ressentir l’âme et la chaleur de cette bâtisse jadis vivante. Elle fait deux pas puis s’arrête devant chaque décoration accrochée au mur.*

Que de changements… Melween est nostalgique des moments passés avec ses amis. Elle retrouve ce bon vieux tonneau au sous-sol où l’alcool y est si fort que les effets secondaires sont parfois très étranges. Ou encore cette « salle des horreurs » comme elle l’appelait, où trônent fièrement des drôles de trophées tous aussi répugnants les uns que les autres.

*Elle fait demi-tour puis arrive devant la porte de son bureau. La clé tourne. –CLAC- La serrure fait un étrange bruit mais délivre tout de même la porte qui s’ouvre dans un grincement digne des cris les plus affreux entendus en Angmar.
Elle retrouve au milieu de la poussière et des toiles d’araignées son magnifique bureau en sorbier de la Comté fabriqué par des artisans de Grand’Cave. L’atmosphère est lourde et pesante.*

« Bon allez ma fille, reprends toi. Il faut leur écrire un mot » se dit-elle.

*Melween sort une feuille de papier glissée sous un vieil exemplaire de la « Gazette », le tout premier tirage, et commence à écrire*

Mes chers amis,
Tout d’abord, j’espère que vous vous portez tous bien.

Cela fait très longtemps que je ne vous ai vu ou entendu, et mon départ a été précipité lorsque j’ai dû vous quitter. Beaucoup d’évènements se sont bousculés dans ma vie, et je vous épargnerai les détails, mais sachez tout de même que je suis inexcusable de ne pas vous avoir donné de mes nouvelles, aussi bien bonnes que mauvaises. Je vous présente tout de même sincèrement mes excuses aujourd’hui et j’espère que vous ne m’en tiendrez trop pas rigueur.

Cela fait déjà un moment que j’avais envie de vous retrouver ainsi que notre bonne vieille terre noire de la Comté, et j’ai pris la décision récemment de franchir le pas pour revenir vous voir.
Il faut dire que la démarche m’a été facilitée lorsque j’ai appris par un courrier soigneusement écrit et posé dans ma boite qu’un marchand allait venir à Bree et qu’il se proposait de m’emmener avec lui. Il avait entendu dire qu’à une époque lointaine, j’étais une fière gardienne et lui avait peur des brigands sur la route. Il m’a donc gentiment emmené et à titre gracieux ! Par contre, cet homme ne reste qu’une semaine et attend de moi que je reparte avec lui pour le voyage retour… Je ne sais encore que faire.

Quant à lui, le voyage pour venir a été chaotique… Que de difficultés pour réunir tout ce qu’il fallait… Il m’a fallu plus de deux jours pour arriver. J’ai appliqué toute sorte de rustines en tout genre afin de faire avancer le chariot jusqu’en Terres du Milieu.

Enfin bref, me voila.

J’aimerai croire que rien n’a changé et que je vais revoir toute notre petite communauté, telle qu’elle était à ses plus grands jours, mais je sais que ce n’est pas le cas.

J’ai vu des bureaux fermés en traversant le refuge, certains semblent partis vers de nouvelles aventures au sein d’une autre communauté, et cela est tout à fait logique s’ils voulaient continuer le combat, notre confrérie de fumeurs d’herbe à pipe ne pouvant leur offrir les moyens humains nécessaires à cette tâche.

D’autres tiennent toujours les rennes de façon assidue, et je les en félicite, les temps de crise ne sont pas faciles à gérer, n’est-ce pas petite Dromini ?

En tout cas, tous autant que vous êtes, je vous embrasse très fort en espérant vous croiser un jour prochain. Sachez que cela me ferait extrêmement plaisir !



Melween, la petite elfe folle


*Soulagée, Melween décide d’accrocher sa note au mur, comme elle le faisait avant, puis de disparaitre rapidement*

Tout occupé à ses préparatifs de voyage, notre Tobo vint à passer au refuge. Ces derniers temps on ne le voit plus guère, entre deux gâteaux, un pantalon plié, ou encore une pinte à l'auberge, il court sans cesse.
Surpris, par une odeur inhabituelle à son entrée, Tobo file à la cuisine dans un premier temps, puis décide de voir ce qui ne tourne pas rond par ici, pour finalement trouver une jolie note d'une vieille amie.
Un sourire se dessine alors sur son visage caché sous de la confiture, peste un moment après une petite trace de doigt laissé sur la lettre. Avoir des nouvelles de Melween lui fait grand plaisir, combien de fois cette dame par son sang-froid ou sa force l'a sorti d'un mauvais pas ! La savoir vivante est tout ce qui importe au hobbit en ce moment.
Il essuie rapidement une petite larme, sachant que même si des affaires l'appelleraient ailleurs, une place pour les semi-homme dans son coeur est reservée.

Après cette bonne nouvelle de la semaine Tobo retourne à sa valise, non sans un passage furtif en cuisine.

Le voyage long et harassant laisse Dromila sans force et les reins en compote devant la maison des semis hommes.
Pfff les vacances c'est bien mais on en revient plus fatigué qu'avant le départ...
Elle entre, pose son sac au coin du hall et se dirige vers la cuisine quand une note épinglée au mur retient son attention...Tobo a du laisser un message...
Non ce n'est pas son écriture...Melween? pas possible! si si c'est bien un message de Melween!
Dromila saute de joie et rit toute seule.
Enfin des nouvelles de son amie. rien qu'à se remémorer les souvenirs de cette belle elfe, Dromila est toute ragailllardie!
Et comment que sa place est toujours parmi les semi hommes...certains sont partis, d'autres sont revenus mais la guilde est toujours là!
"Vivement que je la rencontre!" pense Dromini...
ce surnom retentit avec mélancolie à ses oreilles!